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Tunisie
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Sept ans après mon aventure au Gabon, je pose pour la seconde fois les pieds sur cette terre d'Afrique mystérieuse et envoutante. La ville de Gabès située au fond du Golfe de Gabès est un endroit particulier où se mélange vie moderne et traditions. Dans le Souk Jara situé près de la Grande Mosquée, les nombreux commerçants attirent les quelques touristes étrangers en proposant divers produits régionaux, épices, parfums, habits traditionnels, bibelots, qui après de longues négociations, donneraient à l'acheteur l'impression d'une bonne affaire et quelques dinars au commerçant souriant certain d'avoir vendu un article tunisien authentique... Made in China! La ville regorge d'une multitude de petits commerces où l'on peut trouver presque tout ce qui est indispensable au quotidien, les ateliers de mécanique, ferronnerie sont partout, côtoyant les magasins modernes aux enseignes européennes. Sur la place du marché Boulbaba m'interpelle en me proposant ses légumes tout frais du matin, le poissonnier en face m'offre ses poissons bien recouverts de glace dans une ambiance bruyante et odorante. J'ai ressenti à ce moment là l'étrange sentiment d'un grand décalage du temps... Malgré la présence d'industries chimiques peu scrupuleuses concernant la santé des populations environnantes, Malgré l'état d'insalubrité des différents quartiers composant la cité, malgré les conditions de circulation épouvantables, Gabès reste une ville attachante grâce à la simplicité et à la gentillesse de ses habitants... Sur le marché de Métouia les vendeurs de légumes hurlaient les prix de leur marchandises... Dinar dinar... Sétamia sétamia... Rabhamia rabhamia, Abdelbasset qui me servait de guide ce dimanche matin ensoleillé riait de toutes ses dents de m'entendre répéter cette musique des mots. les étals se répandaient de part et d'autre mélangeant parfois légumes et savons. Les immenses paniers d'osier contenant les épices aux couleurs vives dégageaient une odeur forte rappelant chaque fois une spécialité culinaire locale... Le puissant 4x4 n'avait guère de difficultés à grimper les imposantes dunes de sable dans le désert d'Oung Jmel, à peine le sommet franchi un spectacle fascinant s'offrait à moi, une vaste étendue de sable ondulant sur laquelle les reflets du soleil couchant accentuaient le relief, au loin je distinguais les contours de l'Atlas. Une douce sensation de bien être m'envahissait, je ressentais une impression de grandeur et d'invincibilité face à cette vison exceptionnelle... Dans la palmeraie de Tozeur la culture à trois étages offre là aussi un spectacle remarquable. Au plus haut, les régimes de dattes dominaient fièrement. Au niveau intermédiaire, les figuiers, grenadiers, bananiers imposaient la couleur de leurs fruits. Au sol, les légumes variés donnaient l'impression d'être avantagés par la nature malgré leur position peu favorable à l'ensoleillement... Dans la capitale je marchais dans la Rue de Marseille un peu fier du nom que portait cette voie. Sur la voie parallèle une circulation dense, composée presque exclusivement de taxis jaunes, animait les artères de la ville en s'immobilisant parfois pour laisser passer un tramway ou obéissant à la couleur d'un feu tricolore. Le passage dans le Souk de la Médina a été particulièrement éprouvant. Au début les commerces sont à l'extérieur dans des rues larges, mais au fur et à mesure que je pénètre au cœur, les passages se resserrent, les plafonds sont bas, la lumière du soleil a disparu, les commerces sont collés les uns aux autres dans des coursives étroites où j'avais du mal à circuler. Je me suis senti soudain pris dans un piège ou je serai obligé de céder à la pression insoutenable des boutiquiers commercialement agressifs. En sortant enfin du «Souk» après avoir cédé quelques dinars en échange d'une fiole d'huile essentielle miraculeuse, je retrouvais calme et sérénité en pensant que la prochaine visite se déroulerait sans stress ni appréhension... Après avoir emprunté la voie romaine longue de sept kilomètres je me retrouve sur l'île de Djerba la Douce. Dans le village de Guellala le potier à qui j'avais demandé quelques renseignements avait déjà compris que je repartirai les bras chargés, sa stratégie pour me séduire oscillait entre humour et connaissance, mon regard s'était posé sur un service berbère en terre cuite émaillée noir orné de décorations peintes à la main. Mon émerveillement devant la beauté et la qualité de ces articles donnait une aisance particulière à l'artisan qui avait déjà refermé son filet sur mon porte monnaie. Grâce à l'intervention de mon ami Fayçal j'ai tout de même fait une bonne affaire en emportant une multitude de plat de toutes formes pour une somme raisonnable... La cité de Carthage avec son site archéologique exceptionnel, Sidi Bou Saïd la ville bleu, Sfax la capitale économique, Sousse la ville portuaire sur le Golfe d'Hammamet. Toutes ces villes offrent une richesse incomparable, chargées d'histoire à travers les siècles, elles ne m'ont pas laissées indifférent et ont toutes ce point commun qui réuni à chaque fois la gentillesse et la simplicité de leurs habitants... J'ai quitté ce pays superbe deux mois avant la Révolution du Jasmin qui devrait rendre à ce peuple courageux la liberté et la démocratie en se libérant je l'espère de la "Françafrique" et de ses conséquences dévastatrices. Je salue dans cet hommage à la Tunisie toutes celles et ceux que j'ai côtoyé lors de mon séjour dans ce pays, et en particulier "Djelila - Zohra - Mabrouka - Kenza - Fatma - Ahlem - Leïla - Intissar - Houssine - Khalifa - Mohamed - Fayçal - Fawzi - Abdelbasset - Marwan - Walid - Mahmoud - Zied - Haroun".
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Mise à jour 13/06/13 |
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